-
-
-
TRANSACTIONS EN LIGNE
- Particuliers
- Entreprises
- Investissements Gestion privée 1859
- Courtage Direct
- Financière Banque Nationale
- NatBank
-
Le roi est mort… vive le roi ?!
7 novembre 2022 par Michel pour Gestion privée 1859
Quand débuter ce processus ? Quelles options s’offrent à vous ? Quelles sont vos ressources ? Quelle est la clé d’un transfert réussi ? À qui céder ? Quelles sont les erreurs à éviter absolument ? Poursuivez votre lecture pour obtenir des réponses claires à ces questions.
Un processus à long terme
Un transfert d’entreprise n’implique pas seulement le choix des repreneurs ou repreneuses et la signature de quelques papiers ; il s’agit d’un processus s’étendant sur plusieurs années et comprenant, au-delà des aspects fiscaux, des perspectives humaines, logistiques, éthiques – et bien d’autres encore. Ainsi, il faut en amorcer la préparation plusieurs années avant la date à laquelle vous planifiez vous retirer complètement.
Selon Stéphane Bourgeois, cette planification doit même commencer dès l’instant où l’entreprise est créée : il vous faut toujours être prêt au cas où certaines circonstances hors de votre contrôle vous forceraient à céder votre entreprise rapidement.
Différents types de transfert
Plusieurs avenues sont envisageables : cession à l’interne, à la famille ou à l’externe. Celles-ci ne s’excluent pas mutuellement, étant donné que la reprise de l’entreprise se fera plus souvent par un groupe d’individus que par une seule personne.
Le facteur le plus déterminant dans le choix du type de transfert est le résultat espéré : est-ce le prix de la vente qui vous importe le plus ou le maintien de l’identité et des valeurs de votre entreprise ? Vous risquez d’opter pour une vente à l’externe dans le premier cas, alors que vous chercherez habituellement à vendre à l’interne ou à la famille dans le second.
Par exemple, imaginons que vous êtes propriétaire d’un restaurant de pâtes fraîches d’une valeur estimée d’un million de dollars. Préféreriez-vous le vendre à 900 000$ à votre enfant qui a pour ambition d’en préserver l’identité, ou à plus d’un million de dollars à une chaîne de restaurants italiens qui planifie de l’intégrer à sa propre bannière ?
Vous n’aurez pas nécessairement à faire un choix aussi drastique, mais identifiez tout de même vos priorités et, si possible, donnez-leur un prix – cela vous facilitera la tâche pour savoir à qui vous souhaitez transmettre votre entreprise.
L’accompagnement
Luis et Stéphane sont clairs : il est nécessaire de vous entourer de spécialistes afin de bien réaliser le transfert. On ne parle pas ici que de fiscalistes ou d’avocats et avocates, mais aussi d’experts et expertes en transfert, de coachs et de guides.
Luis illustre : « Quand des entrepreneurs sont réticents à s’entourer convenablement, je leur demande pour quelles transformations ils ont investi le plus d’argent par le passé. Par exemple, on peut me parler de changer le système de planification des ressources d’entreprise (ERP). Je leur demande alors combien ça a couté. Très cher, évidemment ! Ainsi, ils comprennent que pour réussir le plus grand changement imaginable – celui de la tête de l’entreprise –, il est fondamental d’investir et de s’entourer d’une équipe de spécialistes. »
Le cœur d’un transfert réussi
« La préparation des gens et la gestion des émotions, nous dit Stéphane, c’est le cœur d’une cession. » Il poursuit : « J’ai eu un cas dans lequel le cédant considérait avoir besoin de tel montant d’argent afin de pouvoir vivre sa retraite comme il l’entendait. Il avait donc planifié de demeurer dans l’entreprise encore trois ou quatre ans afin d’avoir le capital nécessaire à sa retraite après la vente. Cependant, il y a un aspect qui n’avait pas été considéré et qui rendait ce transfert impossible : sa conjointe lui a dit qu’elle n’attendrait pas plus d’un an avant la cession, sinon, elle allait le quitter ! À partir de ce moment, nous n’avions plus le choix : il fallait aborder les aspects personnels associés à la vente. En discuter nous a permis de créer un plan de match plus inclusif et satisfaisant pour toutes les personnes impliquées. »
Ce qu’il faut retenir de cette anecdote, c’est qu’une cession d’entreprise n’implique pas que les signataires, mais aussi plusieurs autres individus avec lesquels vos rapports ne sont pas que professionnels, mais aussi personnels et affectifs. Ainsi, incluez-les dès le départ : cela vous évitera bien des tracas.
À qui céder ?
À ce sujet, Luis nous partage les huit caractéristiques à rechercher dans une équipe de co-direction :
- Compétences : il y a un partage des compétences entre les individus de l’équipe.
- Complémentarité : ils s’associent ensemble naturellement.
- Compatibilité : en plus de s’associer, ils se renforcent les uns les autres.
- Culture partagée : ils partagent les mêmes valeurs et la même vision pour l’entreprise.
- Confiance : la confiance est à la base de leurs relations.
- Coopération : ils sont tous capables de travailler efficacement en équipe et de coopérer.
- Cohérence : leurs actions vont dans la même direction, au même rythme et sans causer de trop grandes frictions (les résistances sont tout de même nécessaires).
- Cohésion : ils forment un tout homogène, uni et harmonieux.
Finalement, Luis nous met en garde par rapport aux préjugés pouvant teinter ce processus décisionnel. Il insiste principalement sur ceux qui existent au sujet des femmes : on a encore tendance, dans le monde de l’entrepreneuriat, à favoriser les hommes au détriment de ces dernières. Soyez-en conscients et remettez-vous en question honnêtement afin d’éviter d’être influencé par des jugements de valeur de ce genre.
Une erreur à éviter
Nos deux spécialistes expriment cet avertissement : amorcer un transfert alors que vous n’êtes pas entièrement prêt à le faire mènera à la catastrophe.
Si vous ne pouviez retenir qu’un seul élément de cet article, cela doit être l’importance de vous demander si vous désirez vraiment céder votre entreprise dans un futur rapproché. Pour le savoir, commencez par vous projeter dans l’avenir : que ferez-vous après le transfert ? Quels sont vos projets ? Vos rêves ? Si vous n’avez pas de réponses claires à ces questions, abstenez-vous d’enclencher concrètement le processus et contentez-vous de vous y préparer en amont.
Dans le cas où vous vous sentez véritablement prêt à céder, nos experts vous donnent ces quelques conseils afin d’éviter des erreurs fréquemment commises :
Si vous vendez à l’interne à des membres de votre équipe, assurez-vous que ces personnes – et leurs proches – soient conscientes de la différence de style de vie qu’il y a entre celui des propriétaires d’entreprise et celui des membres du personnel.
Pensez à transférer, au-delà des connaissances relatives à la bonne gestion de votre compagnie, tout ce qui a rapport au capital social de l’entreprise (les réseaux de contacts, les manières de faire des affaires, etc.).
Entourez-vous convenablement.
Prenez votre temps.
Impliquez votre entourage et celui des acheteurs ou acheteuses dans le processus de préparation.
Avant de nous quitter, Luis et Stéphane s’ouvrent à nous et nous partagent la nature de leur rapport personnel à la cession d’entreprise.
« Céder une entreprise, nous dit Stéphane, pour la plupart des gens, c’est un moment charnière qu’ils ne vivront qu’une seule fois dans leur vie. De mon côté, j’ai eu à vivre un rachat de l’externe et cela m’a demandé de faire preuve de beaucoup d’acceptation. Accepter que ce soit terminé, accepter que j’allais devoir faire autre chose. Tout passe par là, parce qu’une fois que c’est fait, tu as beau avoir tous les regrets du monde, tu ne peux pas retourner en arrière. »
Luis, qui appartient lui-même à une famille possédant une entreprise depuis plusieurs générations, conclut ainsi : « Un transfert d’entreprise, ça peut être un moment magique ; ça permet de faire le point sur les succès et les épreuves traversés ensemble, de revoir notre modèle d’affaires et de se réapproprier nos valeurs et notre vision commune pour l’avenir. »
Pour que ce soit un beau moment, cependant, il faut s’y être préparé en amont. Être prêt en vue du moment où l’on décidera de vendre, mais aussi au cas où des circonstances hors de notre contrôle nous forceraient à céder… L’êtes-vous ?
Contactez-nous et nous pourrons vous orienter dans ce processus – nous aussi, nous préférons l’entamer le plus tôt possible !